Depuis l’aube des temps, les hommes ont cherché à s’entourer de pantacle magique pour se protéger des dangers de la vie et favoriser la chance. Les légendes et les mythes ont beaucoup alimenté ce phénomène. On trouve de tels objets de pouvoir et autres porte-bonheurs dans toutes les régions du monde. Chaque tradition spirituelle a ses façons de faire en la matière. En Occident, l’art de fabriquer des pantacles et appelée talismanie. C’est l’une des branches les plus populaires de la magie et de la sorcellerie. Mais c’est aussi l’une des sciences occultes les plus méconnues. Dans cet article, nous allons faire le point sur cet univers magique rempli de superstitions et d’idées reçues.
Qu’est-ce qu’un pantacle?
Conventionnellement, c’est un symbole ésotérique agissant gravé sur un support quelconque. La plupart du temps, du parchemin, du métal, mais aussi du bois, des cristaux, des os…
Ces objets magiques sont en général à usage multiple.
On peut faire un pantacle de protection qui porte chance dans tous les domaines de la vie. Pentacle de richesse, pentacle de guérison, pantacle pour l’amour, etc. Tout est possible.
Les livres de magie populaire consacrent toujours au moins un chapitre sur le sujet et proposent des graphismes vibratoires à reproduire ou (pire) à photocopier. Ils rivalisent tous soi-disant en puissance d’action.
Les commerces ésotériques foisonnent également de tels artefacts sous forme de petits carrés de papier imprimé, de médailles miraculeuses et de bijoux divers. Ils sont fabriqués à la chaîne pour un public peu informé et plutôt pressé…
Malheureusement, ce genre de pantacle est parfaitement inutile et inefficace.
Nous allons voir pourquoi dans un moment.
Le pantacle de bazar
A notre époque, les sciences occultes et magiques ont considérablement régressé en matière de profondeur. Et paradoxalement, il n’y a jamais eu autant de livres consacrés au sujet. Des livres qui vendent du rêve et des recettes faciles. Des grimoires vulgaires qui caricaturent, sans plus.
Ne soyons pas naïfs. Il a toujours existé une magie populaire, travaillant à l’emporte-pièce. Il faut de tout pour faire un monde.
Or, la magie des pantacles est une science à part entière. C’est aussi un art qui possède son langage, ses règles et ses secrets. Qui dit secret, dit confusion et erreur d’interprétation.
En voici quelques-unes…
Pantacle ou pentacle?
Un peu partout, vous verrez le mot pantacle écrit de deux manières différentes. Tantôt avec un A, tantôt avec un E.
A première vue, la différence passe inaperçue. Sauf que cette nuance traduit toujours le niveau de connaissance de celui ou celle qui l’utilise.
En effet, un pantacle n’est pas la même chose qu’un pentacle.
Écrit avec un E, le pentacle est relatif au mot grec penta(ou pente), qui signifie cinq. Donc, traditionnellement, le pentacle est la représentation géométrique d’une étoile à cinq branches, qui a été également nommée pentagramme.
Le pentagramme est l’un des symboles les plus utilisés dans les arts magiques. Il constitue le support d’une somme considérable de pratiques opératoires.
L’une des plus connues a été immortalisée par les mages de la Golden Dawn et son fameux rituel du pentagramme. Entre parenthèses, je vous suggère vivement la lecture du livre de Fred Mc Parthy sur les origines réelles de cette pratique…
Lorsqu’il est écrit avec un A, le mot pantacle désigne un terme générique relatif à la magie planétaire. On parle alors de pantacle du soleil, pantacle de la lune, pantacle de Jupiter, etc.
Ce mot fut utilisé dans la plupart des grimoires de magie médiévale. Par exemple, les multiples versions des clavicules de Salomon. On y trouve en effet mention du pantacle de Salomon, parfois appelé sceau de Salomon. À l’origine, il n’est pas une étoile à cinq branches, mais correspond plutôt à l’étoile de David.
Comme on le sait, celle-ci est constituée de deux triangles enclavés, formant l’étoile à 6 pointes dont se servira l’ésotérisme occidental (d’Athènes à Jérusalem) pour symboliser les forces du système solaire. Le soleil étant placé au centre de l’étoile, ce qui fait bien 7 occurrences.
Le pentacle satanique
Comme vous le savez sûrement, il est de coutume de dire que le pentagramme renversé est le symbole du démon et des adeptes du satanisme.
Les occultistes en herbe y voient systématiquement une tête de bouc révélant la nature démoniaque de cette magie noire pour la circonstance.
Or, saviez-vous que ce symbole ne date pas plus loin que le XIXe siècle et qu’il a été successivement créé de toute pièce par les mages Eliphas Levi (auteur du Dogme et rituel de la haute magie) et Stanislas de Guaïta (auteur du très célèbre Clé de la magie noire)?
Donc, quand vous entendrez dire que depuis des temps immémoriaux les satanistes de l’antiquité et autres dévots de Lucifer ont adoré le démon sous la forme du bouc de Mendès (qui n’est pas un bouc à l’origine, mais un bélier…) vous saurez quoi en penser… 😉
Si ce genre de scoop vous a interpellé, je vous conseille la lecture de l’excellent livre de Spartakus Freemann et Soros D.S sur le Baphomet. Ce genre de littérature extrêmement documentée et pertinente est une perle rare dans le foisonnement des débilités magico-sorcières qui sont publiées aujourd’hui…
Le Pantacle est universel
Autre confusion fréquente, l’indistinction entre les mots pantacle et talisman.
Rétablissons donc l’exactitude sémantique de ces deux vocables.
Comme on l’a vu, le mot pantacle désigne un genre particulier de figure magique rattachée au septénaire planétaire. On peut donc à bon droit parler ici d’archétypes. D’ailleurs, la racine étymologique du mot pantacle vient du grec «pan» qui signifie tout simplement «le tout».
Il existe donc quelque chose de très impersonnel dans le pantacle. C’est pourquoi, traditionnellement, son usage est réservé à des travaux métaphysiques et théurgiques, car il est habité d’une énergie universelle.
Contrairement au talisman (qu’on verra juste après), le pantacle n’est pas rattaché à une personne en particulier.
Il agit plus comme un correcteur d’ambiance qui établit une connexion avec un archétype ou une puissance métaphysique.
Du fait qu’en termes d’effet tangible il insuffle qu’il ne provoque, le pantacle est rarement préconisé pour des besoins d’ordre terrestre.
Le talisman est personnalisable
A la base, talisman signifie «image».
Ses origines étymologiques sont variées.
- Telesma en grec
- Tilsaman en arabe
- Télèm en hébreu
Contrairement au pantacle dédié à la métaphysique et à la théurgie, le talisman est typiquement l’objet magique des sorciers et des mages s’occupant d’influences terrestres.
Comme il est personnalisable et qu’on le réalise en général pour une personne donnée, il fait l’objet de calculs numérologiques et/ou astrologiques. De nombreux talismans de magie arabe fonctionnent sur ce postulat.
On part d’une figure symbolique ou ésotérique agissante (et secrète) et on lui adjoint des informations telles que des noms, des dates de naissance, etc.
Ses limites d’actions sont définies dans le temps et l’espace. C’est pourquoi le talisman possède théoriquement un pouvoir factuel et événementiel.
Dans bien des ouvrages de magie, ces distinctions sont totalement absentes. Toutes les figures occultes y sont allègrement mélangées.
Il n’est donc pas étonnant que la déception soit au rendez-vous quand une personne non éclairée entend utiliser un tel porte-bonheur en piochant dans l’immense catalogue de désespoir que constituent les livres de magie pratique modernes.
Le pantacle est-il vraiment ce que l’on croit?
Malgré toutes ces précisions plutôt conventionnelles, il existe un autre secret bien gardé entourant le domaine de la talismanie et de l’art pantaculaire. Le public n’en a aucune connaissance et bien peu d’occultistes sont au courant.
Inutile de chercher cette info dans les livres, même les mieux documentés, elle ne s’y trouve pas.
Cette révélation dévoile le véritable usage des pantacles et autres talismans de la tradition magique occidentale. Elle explique également pourquoi ceux-ci sont inopérants la plupart du temps.
Pour comprendre de quoi il s’agit, il faut remonter très loin en arrière. A une époque où les sciences occultes étaient par définition…occultes!
C’est-à-dire qu’on parlait rarement à ciel ouvert de ces choses mystérieuses que sont la magie, l’alchimie et l’astrologie. Les secrets des sciences occultes se transmettaient de bouche à oreille et toujours en petit comité.
De fait, les initiés avaient besoin de codes et de symboles pour transmettre leurs connaissances, et aussi les pérenniser.
Venons-en au fait.
Cela va sûrement vous paraitre un peu fou, mais les Anciens n’ont pas couché les symboles pantaculaires pour qu’ils soient reproduits et utilisés tels quels.
L’incroyable vérité est la suivante : les pantacles et talismans traditionnels furent de simples pense-bêtes!
Des formules ésotériques couchées sur parchemin (parce qu’on n’avait pas encore inventé le papier). Un moyen tout bête de pouvoir mémoriser des formules magiques et se les transmettre sans risquer qu’elles soient déchiffrées par des personnes non averties…
Pantacle et code secret
Les pantacles rassemblent donc, graphiquement parlant, un certain nombre de données analogiques au même titre que n’importe quel schéma électronique.
Ils sont la transcription en deux dimensions de formules méta-techniques applicables en trois (voire quatre) dimensions, masquant ainsi très habilement des opérations occultes de haute portée.
Comme vous l’aurez compris, celles-ci dépassent de très loin la simple duplication d’un dessin agissant.
En définitive, le pantacle gravé sur parchemin est une véritable carte au trésor. C’est un pur memento dissimulant toutes les étapes de fabrication de la seule et unique amulette magique utilisée par les mages de l’Antiquité.
Or, ce type d’amulette, appelée par les alchimistes «pierres de chance» n’ont jamais été réalisées sur du papier, si parcheminé fût-il.
En réalité, les pantacles des mages ont TOUJOURS été confectionnés AVEC DES MÉTAUX et selon des directives qui appartiennent aux techniques secrètes de l’alchimie traditionnelle.
Comment en est-on arrivé là?
Comme la mer sur le rocher, le temps use la mémoire.
A force de s’éloigner des sciences divines, l’homme matérialiste a fini par tout oublier.
Quand de nouveau il s’est intéressé à la magie, il n’en a vu que l’écorce et en a tiré des conclusions erronées.
Observant les vieux symboles de pouvoir dans les grimoires de colportage, il pensa alors tout naturellement que les formes seules des figures hiéroglyphiques mystérieuses détenaient le pouvoir magique.
Il confondit la forme et le fond. Comme souvent…
Malheureusement pour lui, il ignorait qu’il faut un deuxième ingrédient pour que ces formes s’exécutent. Cet élément est le métal. Et pas n’importe quel métal. Un métal préparé selon l’ancien art d’alchimie.
Ces préparations correspondent à ce que les mages antiques appelaient la consécration magique. Rien à voir donc avec les prières rituelles et les passes magnétiques que les mages modernes exécutent très naïvement.
Il s’agit de tout autre chose.
C’est ici que s’opère en réalité la jonction sacrée entre la magie, l’alchimie et l’astrologie. Trois sciences occultes inséparables dans l’esprit des Anciens. Trois disciplines devenues à notre époque les orphelines dispersées de l’hermétisme.
Acheter un pantacle ou le faire soi-même?
A ce stade, il est facile de deviner qu’acheter un pantacle ou un talisman dans le commerce n’est pas très productif.
Je ne dis pas ici que les symboles magiques ne valent rien en l’état. Pour la plupart, ils émettent effectivement des ondes et engendrent des effets énergétiques là où ils sont placés.
Le plus souvent, leur pouvoir s’arrête au simple fait de rassurer leur porteur. Ce n’est déjà pas mal.
Mais pour ce qui relève de l’art talismanique traditionnel, nous sommes très loin du compte. Un mage de l’Antiquité aurait été tout bonnement stupéfait de trouver, dans les étalages, des médailles du roi Salomon, estampillées en série sur du fer blanc…
Ainsi vont les temps modernes.
Fort heureusement, la science séculaire des pantacles et des talismans ne s’est pas perdue pour tout le monde. L’école des alchimistes diffuse à nouveau cet enseignement secret unique au monde.
Dans une formation totalement inédite sont décrites pas-à-pas toutes les techniques permettant de réaliser soi-même des pierres de chances vraiment fonctionnelles.
Chacun y trouvera de quoi satisfaire sa curiosité et ses besoins. Les méthodes proposées couvrent tous les niveaux de difficulté, du plus simple au plus élaboré, pour les débutants comme pour les experts.
De quoi en finir définitivement avec les gri-gri qui ne marchent pas…