Toute personne s’intéressant à la spiritualité a déjà entendu parler des guides spirituels. Depuis quelques années, c’est un sujet très à la mode, qui a été principalement encouragé par une littérature dite inspirée. Principalement à partir des années 80, et issu essentiellement du mouvement newage. On appelle ce phénomène le channeling. A la base, il s’agit d’une communication extra-sensorielle entre une intelligence désincarnée et un médium qui reçoit des messages inspirés.
Quelquefois, sa mission sera ensuite de transmettre le contenu de cette communication subtilse à la postérité. Se pose donc le problème de la légitimité d’une telle transmission spirituelle et surtout celui de son niveau d’objectivité. Dans cet article, nous allons faire le point sur la question et offrir un nouvel éclairage sur ce phénomène très en vogue que sont les guides, les anges gardiens et autres maitres ascensionnés…
Les guides spirituels et le prophétisme
Avant d’entrer dans les détails de cette affaire, il faut quand même préciser que l’humanité n’a pas attendu le newage pour vivre ce genre d’expérience à caractère mystique. En effet, on l’atteste tout simplement avec la plupart des prophètes antiques. Et notamment ceux de l’Ancien Testament.
Il semble effectivement qu’à leur manière, les prophètes bibliques pratiquaient déjà le channeling. Mais peut-être avec moins de complaisance que leurs homologues des temps modernes. Et surtout, avec plus de prudence et de discernement quant à la nature et à l’origine des messages reçus dans un tel contexte.
C’est donc sur ce point fondamental du discernement spirituel que nous allons travailler aujourd’hui. D’une part, nous chercherons à mieux comprendre le phénomène de la guidance spirituelle. En notant au passage son caractère très populaire et sa propension à être employé à toutes les sauces.
D’autre part, nous nous demanderons comment bénéficier d’une expérience spirituelle de ce type sans prendre le risque de se fourvoyer. Sachant que les phénomènes métaphysiques qui sont en jeu sont toujours très complexes dans ce type de manifestation spirituelle.
Trois garde-fous pour rencontrer et travailler avec ses guides spirituels
Dans le domaine de la guidance spirituelle, il est très difficile de faire la part des choses sans des compétences et des connaissances avancées en théologie, philosophie et psychologie. Car, ces trois disciplines sont véritablement trois outils de discernement important.
Et malheureusement, il semble qu’ils soient relativement absents chez les acteurs du channeling moderne…
Il n’est donc pas question ici de réfuter le phénomène des messages inspirés. Ni même celui d’une possible connexion ontologique avec des intelligences de l’au-delà.
Lorsqu’il est question de voix intérieures, la grande difficulté consiste justement à déterminer leur nature et leur origine probable sans tomber dans les travers du newage. Lequel a tendance à considérer les choses en surface. Donc avec un manque évident de profondeur. Ce qui entraine des conclusions hâtives, qui faussent considérablement la perception des phénomènes métaphysiques impliqués.
Comment communiquer avec son guide spirituel
L’expérience de se connecter à son ou à ses guides est une perspective très alléchante. Mais cela entraine des perturbations dans l’analyse des faits, surtout quand on s’imagine un peu rapidement qu’on a été choisi pour le diffuser des messages à la multitude.
Il faudrait d’abord s’interroger sur la véracité de l’expérience mystique, là ou bien souvent, elle relève principalement d’un fait purement psychique. D’où l’intérêt renouvelé d’une analyse discernante dès qu’il est question de communication spirituelle.
Or, les médiums sont rarement friands de cette prise de recul…
Quoiqu’il en soit, à en croire les monticules de livres qui paraissent régulièrement sur le sujet et qui entendent nous fournir des enseignements spirituels charitables en provenance des mondes spirituels ou d’autres planètes, on ne peut pas dire que les médiums et autre channels manquent d’inspiration.
Et justement…
Les guides spirituels nous inspirent-ils?
Ce terme d’inspiration (qu’on peut rapprocher de la respiration) est intéressant. Car, il nous renvoie à l’un des trois étages de la conscience humaine décrits traditionnellement par les Anciens.
Il s’agit de l’Esprit, ou encore pneuma en grec (qui signifie le souffle) et que les Hébreux nommaient le Rouach.
Donc, peu importe le nom qu’on lui donne, les vieilles traditions antiques ont toujours fait référence à cette partie de l’appareil psychique (ou parapsychique pour être plus précis) dont la fonction est d’assurer une communication entre le ciel et la terre, et par extension entre les hommes et les dieux, mais au sens large du terme.
Communication spirituelle ou alignement?
Voilà qui explique que la vie spirituelle soit finalement une tentative d’alignement des trois composantes de la nature tripartite de l’homme (corps-âme-esprit).
Il peut alors s’établir une reliance qui permet donc à l’homme d’être (par définition) en lien avec le divin. On parle ici d’être relié, et par conséquent, d’être susceptible de recevoir effectivement de L’INFORMATION en provenance de l’invisible.
De l’information, mais non pas des messages!
Une information qui, comme son nom l’indique, donne une forme (in-former) à notre entendement et sculpte par conséquent notre intelligence.
Canal ou prophète?
C’est là le sens du prophétisme à la base et, comme on le voit, nous sommes très loin ici des élucubrations naïves du newage. Loin également et de cette médiumnité grand public qui affiche sa suffisance sans jamais faire preuve du moindre recul…
Comme on le voit, le problème de l’inspiration spirituelle et des échos que l’on perçoit du monde invisible ne date pas d’hier. C’est un phénomène qu’il est donc important de considérer avec beaucoup de finesse et de circonspection si l’on ne veut pas être le jouet de ses propres illusions ou de celles des autres.
De la véritable nature des entités et des guides
De tout temps, les mystiques ont cherché à classifier les hiérarchies spirituelles avec lesquelles ils ont pu communiquer.
Cependant, il n’a jamais été question pour les antiques d’extra-terrestres compatissants ou encore de maitres soi-disant ascensionnés qui nous délivrent des instructions individuelles ou collectives par voie extra-sensorielle.
De même concernant l’existence totalement floue des fameux guides dont tout le monde parle aujourd’hui, et dont ne font jamais mention les Anciens.
Dans l’Antiquité, on parle uniquement du daïmon grec. C’est-à-dire cette partie de nous, connectée au divin, et qui constitue une sorte de double auquel on donnera bien plus tard le nom d’ange-gardien.
Il s’agit plus exactement de la part lumineuse de la conscience, à cheval donc entre ce monde et l’autre. Elle possède une partie consciente et inconsciente. C’est par elle qu’on peut précisément recevoir de l’information spirituelle.
Discernement et encore discernement…
Or, du fait de l’ignorance qui entoure couramment cette dimension métaphysique, la personne sensitive qui va capter de tels signaux d’un au-delà présumé (et souvent de façon impromptue) aura vite fait de prendre cette voix intérieure pour celle de quelqu’un d’autre.
Et selon son niveau de connaissance et d’instruction, elle attribuera facilement l’origine de ce qu’elle entend (ou croit entendre) à des entités fantasques qui cherchent à transmettre des messages par son intermédiaire.
Voilà qui explique pourquoi l’immense majorité des mystiques avancés de toutes les époques et dans toutes les traditions nous enjoignent à la plus grande prudence pour ce qui concerne les phénomènes parapsychiques (vision, voix, etc) résultant d’une pratique spirituelle quelconque.
Entre parenthèse, et pour ceux que cette tradition intéresse, c’est un sujet que j’aborde en détail dans ma formation sur le soin de l’âme des mystiques du Désert.
Que pensent les mystiques des messages des guides ou des maitres ascensionnés?
Pourquoi les mystiques nous mettent-ils en garde?
Tout simplement parce que dans l’immense majorité des cas, le domaine de la pneumatique (donc de l’inspiration spirituelle) comporte un risque très élevé.
Celui de mal interpréter ce qui se produit.
Ou encore de s’approprier la chose comme un phénomène réel. D’où l’intérêt de toujours se placer sous supervision, qu’elle soit humaine ou textuelle (les deux idéalement).
Il est juste question de ne pas prendre ses vessies pour des lanternes.
Une situation qui semble pourtant totalement échapper à la plupart des personnes dites sensitives, qui publient aujourd’hui de prétendus messages ou qui cherchent à capter les signes que pourraient leur envoyer leurs guides…
Donc, une démarche dangereuse si l’on n’a pas posé au préalable les bases d’une réflexion sur soi. C’est-à-dire d’une introspection rigoureuse qui permet de ne pas se faire avoir par son ego.
Quand il ne s’agit pas tout bêtement d’être le jouet d’influences pernicieuses. Que celles-ci soient d’origines psychiques ou quelquefois même occultes.
La psychologie transpersonnelle au service de nos guides
La psychologie des profondeurs va nous aider aux si précieux discernement et recul quand il va être question de se confronter à ses propres fantasmes ou à d’obscurs besoins de compensation névrotiques.
Et même s’il est vrai que la plupart des médiums et autres contactés de l’univers commencent leurs livres en précisant qu’ils n’ont pas cherché ce qui leur arrive, qu’ils n’ont pas eu le choix, qu’ils été choisi bien malgré eux et qu’ils sont les humbles ouvriers et serviteurs de cette communication entre les dieux et les hommes, il n’en demeure pas moins que sur le plan narcissique, voilà une nourriture bien alléchante qu’on peut s’offrir à soi-même.
Quand bien même le médium publierait sous un pseudonyme, ce qui ne change rien à l’affaire.
Les messages des guides spirituels à la loupe…
Ce qui complique parfois les choses, c’est que dans certains cas, les messages délivrés peuvent parfois refléter une certaine pertinence. Et même une certaine profondeur. Car ils invitent quelquefois à d’intéressantes réflexions sur la vie.
Mais pas plus finalement que n’importe quelle oeuvre artistique, qu’elle soit littéraire, musicale ou cinématographique.
Puisque le phénomène de l’inspiration est souvent vécu comme la manifestation d’un ailleurs qui s’installe dans notre conscience de créateur et qui distille son influence et ses schémas jusqu’à former une chanson, un tableau ou un texte.
Ces créations peuvent nous émouvoir et nous étonner nous-mêmes. Signe peut-être d’une provenance inconnue…
Or, contrairement au channeling qui semble s’émouvoir outre mesure et inscrire son autosatisfaction à toutes les pages, l’artiste va constater qu’il a été joué comme un instrument de musique dans les mains d’une intelligence supérieure.
Une intelligence qui, selon toute vraisemblance, n’a pas besoin d’être de nature forcément extra-terrestre…
Quid des médiums et de la médiumnité?
Bien sûr, je ne suis pas en train de dire ironiquement que la médiumnité n’existe pas.
Comme on l’a vu, la plupart des grandes révélations métaphysiques et spirituelles de l’humanité émanent de personnes particulièrement sensibles.
On peut même parler d’hypersensibilité à ce niveau.
Cependant, dans les anciennes traditions, les mystiques avaient aussi une formation philosophique importante et suffisante pour leur permettre justement de pouvoir systématiquement distinguer la nature des voix intérieures entendues ou perçues.
Et parmi les connaissances dont jouissaient les vieux mystiques, il y avait celles qui concernent notamment les influences psychiques multiples dont l’humain est nanti dès la naissance.
Les voix à l’intérieur de nous sont-ils toujours des guides surnaturels?
De nombreuses influences psychiques existent à l’intérieur de nous. La plupart du temps, elles sont inconscientes et assez peu connues du public. D’où le fait qu’il est difficile de les distinguer.
Parmi elles figurent par exemple les voix ancestrales (qu’on appelle les hérédismes). Ce sont des sortes d’échos ou de traces mémorielles en provenance de notre lignée familiale…
Il y a aussi le phénomène des petits-moi, dont parle la tradition gnostique. Ils constituent l’ensemble des voix que l’individu a introjecté durant l’enfance. Des voix éducatives principalement. Qui sont souvent très contradictoires, et qui expliquent, par conséquent, nos principales contradictions intérieures.
Enfin, il ne faut pas écarter non plus la possibilité qu’une dysfonction psychopathologique, comme la schizoïdie par exemple, soit de temps en temps à l’origine de prétendues manifestations surnaturelles.
Quand il ne s’agit pas tout bonnement (et c’est bien malheureux) de mégalomanie pure et simple.
Contacts du 3e type…
A ce stade, il est sans doute utile de se poser la question de l’origine la plus objective des messages spirituels que l’on croit recevoir en période d’inspiration.
Mais pour y arriver, il est important de bien faire la part des choses en ce qui concerne la véritable nature de ce qu’on appelle les entités.
Il faut savoir que la représentation anthropomorphique des anges et des hiérarchies spirituelles dans les diverses iconographies sacrées du monde est relativement récente.
En effet, les Antiques ne visualisaient pas les anges et autres entités en leur donnant des formes humaines, quand bien même on y a rajouté des ailes par la suite pour les différencier de nous.
De même pour le nom des entités ne représentent pas traditionnellement une simple appellation identitaire, mais la transcription énergético-numérique d’une FORCE.
A quel genre d’intelligence a-t-on affaire avec les guides?
Donc, retenez bien ceci : les entités spirituelles n’ont rien de commun avec des personnes avec qui on peut converser.
Ce sont des forces de l’Univers, et pour ce qui concerne les anges judéo-chrétiens par exemple, représentent l’un des rayons émanant d’un centre qu’on appelle le divin.
Une simple branche d’un tronc commun, qu’il a été pratique de nommer et d’anamorphoser (en leur donnant une forme humaine justement).
Mais loin d’être comparables à des personnes, les anges ne sont en définitive qu’une des représentations qualitatives du dieu initial.
Par exemple, l’archange Raphael signifie « Dieu guérit » ; L’archange Uriel, c’est « Dieu luminise » etc…
Chaque ange ou archange n’est donc sous cet angle, vous l’aurez compris, qu’une des fonctions qualitatives de Dieu. Une force purement métaphysique et spirituelle, dont il serait bien naïf de penser ou de croire qu’elle puisse s’adresser à nous dans un langage aussi terre à terre que celui qu’emploie communément le channeling.
Une discipline discernante pour écouter ses guides spirituels : l’herméneutique
Voilà pourquoi on parle d’herméneutique pour qualifier l’art nécessairement difficile de l’interprétation du phénomène sacré.
Quand précisément celui-ci s’exprime par le biais de l’homme. Un simple homme qui transmet ce qu’il perçoit du monde invisible par l’écriture ou par la parole.
Dans tous les cas, le filtre humain est bel et bien au centre de cette interaction. L’expérience est donc sujette à la déformation. Et c’est ce qui justifie par conséquent la nécessité d’un discernement méticuleux.
On n’y coupera pas.
Doit-on continuer à rechercher nos guides spirituels?
Dans un sens, oui.
On ne doit pas pour autant se priver de rechercher une certaine fréquentation d’avec le monde invisible.
D’autant plus qu’on est assez prudent et éclairé et qu’une inspiration se révèle utile.
Simplement, il convient juste de se souvenir qu’un moment de révélation personnelle n’implique pas forcément la nécessité d’établir un nouvel évangile à chaque fois. C’est pourtant ce que se croient souvent obligés de le faire la plupart des auteurs du newage.
Comment communiquer avec son guide spirituel sans danger?
S’il est intéressant de savoir faire la différence entre une véritable inspiration spirituelle et un fantasme personnel, il l’est également de savoir quoi faire avec quand une expérience de channeling survient dans prévenir.
Donc, si toutes les influences pernicieuses et trompeuses qu’on vient de voir plus haut ont pu être écartées, il existe quelques repères qui permettent de se faire une première idée de la valeur de ce qui est perçu.
Le premier repère, c’est le ton employé par la voix intérieure.
Si cette voix se décrit comme émanant d’un E.T. ou d’un quelconque Éon en provenance d’une galaxie éloignée, ou qu’il se présente comme un être compassionnel de l’astral, il vaut mieux stopper le contact.
De même, s’il s’agit d’un prétendu personnage humain ayant vécu, comme Napoléon ou Raspoutine, franchement fuyez.
Quant aux fameux maitres ascensionnés, qui sont une pure invention d’auteurs sensationnalistes du XIXe siècle, fuyez doublement…
Les signes positifs d’une saine connexion avec son guide
En revanche, si les influences spirituelles reçues ne sont pas intrusives ni nominatives, c’est bon signe.
Si les éléments perçus se rassemblent sous la forme de réflexions ou de pensées inspirantes (plutôt qu’inspirées), avec un effet élevant et vivifiant sur l’âme et le coeur, c’est encore mieux.
Cela ressemble un petit peu à ce qui se produit à la lecture de quelques poètes ou écrivains particulièrement doués.
Quand de tels phénomènes surviennent, alors on peut se détendre et recevoir les informations de l’au-delà en pleine confiance.
Ce prophétisme est à la portée de toute personne de bonne volonté, suffisamment éclairée des rouages complexes qui façonnent notre conscience, et sans lesquels la vie ni l’évolution n’auraient pas beaucoup de sens.
Le guide est-il porteur de sens?
Et justement, je crois que tout prophétisme authentique, qu’on l’appelle channeling ou médiumnité, est une quête de sens, où il va nous falloir constamment décrypter et décoder, sans complaisance, les innombrables manifestations que l’Univers place sur notre route pour nous guider.
Dans ce cas, nos guides relèvent certainement plus de ces grands courants universels qui dévoilent notre nature divine par moment, que de ces entités burlesques que façonne le newage pour une population de plus en plus ignorante et désenchantée.
Mais l’ignorance n’est pas une fatalité. Il y a toujours de l’espoir pour ceux et celles qui veulent savoir, et que la profondeur n’effraie pas.
Je pense que c’est le cas de plus en plus de personnes à notre époque. D’après les nombreux messages que je peux recevoir, il semble que les gens soient de plus en plus désabusés et déçus par les propositions superficielles du newage.
Le temps de l’ignorance a pris fin…
De nos jours, les consciences ont évolué.
Nous ne sommes plus dans les années 80. Et chacun est maintenant à la recherche d’enseignements spirituels plus consistants et plus objectifs.
Dans l’école des alchimistes, de tels supports d’études existent.
Et en particulier une formation à la sagesse des ermites du désert sous la forme d’un séminaire que j’ai animé il y a quelques années.
Vous pourrez y retrouver tous les éléments qu’on vient de voir aujourd’hui, mais de manière beaucoup plus détaillée et complète bien entendu. Dans tous les cas, cette formation vous permettra d’être beaucoup plus lucide et éclairé vis-à-vis de vos guides ou de vos expériences spirituelles.
Et surtout, elle vous donnera les éléments nécessaires à la mise en place d’une reliance efficace avec le monde invisible qui ne risquera pas de vous induire en erreur.